L'Histoire du Massage de l'Antiquité au Moyen-Age

 

 

L’étymologie du mot « massage » n’a pas encore mis d'accord tous les linguistes. On retrouve ainsi sa racine au sein de plusieurs civilisations différentes [1,2] :

C'est au XIXème siècle que le terme de « massage » est adopté en France, ainsi que le nom des techniques qui le composent (pétrissage, friction, vibration, etc).

 

Dans l'Extrème-Orient : la tradition des méridiens

 

Si le massage tel qu'il est pratiqué actuellement dérive souvent d'une approche anatomo-physiologique moderne, son origine quand à elle remonte à des Huangdimillénaires et prend naissance dans la médecine traditionnelle de l'Empire du milieu.

Le Nei Jing Su Wen (3700 ans avant J.C. selon LAVIER), attribué au mythique Empereur Jaune et fondateur de la civilisation chinoise HUANGDI, serait le premier traité de médecine chinoise traditionnelle. En plus d'être un important ouvrage d'acupuncture, il y consacre 30 de ses différents chapitres au massage (le An-Mo) et à la gymnastique. En 2700 avant J.-C, le Chinois KONG FU fait une liste exhaustive des techniques du massage et des exercices de gymnastique utilisés dans la pratique chinoise des arts martiaux « pour favoriser l'harmonie entre les facultés intellectuelles et les différentes parties du corps afin que l'âme ait un serviteur puissant et fidèle ». Le massage fait ainsi partie des plus anciennes méthodes thérapeutiques extrême-orientales avec la pharmacopée, l'acupuncture et la moxibution.

MéridiensDix-sept siècles avant notre ère, on retrouve un traité illustré de gymnastique et massage. Encyclopédie en 64 volumes, le San Tsai Tou Hofi consacre un volume aux massages par frictions, pressions, percussions et vibrations.

En Orient, le massage occupe une place de choix depuis l'époque la plus reculée. La différence qui existait jusqu'à ces derniers temps entre les attitudes orientale et occidentale résulte peut-être de la révolution scientifique qui s'est opérée en Occident il y a environ deux siècles et demi. Les anciens concepts associant le corps à l'esprit et à l'âme ont alors été rejetés comme non scientifiques, et, au cours du temps, on en vint à voir dans le corps humain une sorte de machine complexe, dont l'entretien devait être confié à des spécialistes hautement qualifiés, autrement dit les médecins. En Orient, aucune attitude "scientifique " de cet ordre n'a prévalu avant ces derniers temps, et la population des pays pauvres a continué à allier le désir instinctif de masser pour soulager aux techniques de manipulation et aux théories élaborées par une longue tradition de " médecins aux pieds nus ".

Le An-Mo, puis le Tui-Na et le Shi-Atsu sont issus de ce type traditionnel de massage, tel qu'on le pratiquait en Chine. Il arrive parfois que le terme An-Mo («calmer avec les mains »), soit relié au mot Tui-Na (« saisir en poussant »), car ces deux mouvements se correspondent dans cette approche qui s'inscrit dans la filière particulièrement riche des techniques manuelles pratiquées depuis des millénaires en Extrême Orient. Si l'on en croit la tradition, l'Inde aurait été le berceau de toutes ces disciplines corporelles de bien-être. Enseignées par des moines bouddhistes, ces techniques se propagèrent d'un côté vers la Birmanie, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande (donnant le massage Thaï, le Nuad Bo'Ram, vieux de 2500 ans), de l'autre vers la Chine où elles se modifièrent sous l'influence conjuguée du Taoïsme et du Confucianisme.

ShiatsuLe Tui-Na, lui, est mentionné pour la première fois en tant que massage pédiatrique, entre 1368 et 1644 après J.C., sous la Dynastie Ming. Il a par la suite évolué en un massage thérapeutique codifié qui reste encore très populaire actuellement. Il fut interdit durant la révolution communiste en Chine, de 1911 à 1949. Un grand nombre d’écrits ont alors disparus et ce sont les couches populaires qui ont maintenu la pratique. En 1949, lors de l’avènement de la République populaire de Chine, le Tui-Na a été réintégré avec les autres disciplines de la Médecine traditionnelle chinoise et en 1950, le premier programme de formation en Tui-Na fut mis sur pied. Le massage fait complètement partie du système de soins de santé si bien que l’on trouve un service de massothérapie occupant deux étages de l’un des hôpitaux de Shanghai.

Au VIIème siècle environ, après la Corée, le Japon à son tour fut touché par le phénomène de l'An-Mo ou Amma.

Cette discipline procédait par vibrations, percussions et étirements. Au fur et à mesure la technique, chinoise à l'origine, devint japonaise et connut son apogée à l'époque EDO (1616-1867).

Kanji ShiatsuA la demande du gouvernement de l'époque, cette dernière spécialité fut réservée aux non-voyants et évolua en une sorte de massage relaxant dénué de toutes connotations médicales. Au cours du premier millénaire, les aveugles menaient une vie abjecte et misérable. Rejetés de toute profession, ils n'inspiraient que pitié et terreur. La Providence leur suscita un défenseur sur les marches mêmes du trône impérial. Vers la fin du IXème siècle de notre ère naquit aveugle le fils de l'Empereur KOKAN TENNO, lequel occupa le pouvoir en 883. Voulant distraire son fils aveugle, il fit appeler dans son palais 800 aveugles. Dès lors, les faveurs du prince se répandirent sur tous les aveugles de l'Empire. Le prince est nommé gouverneur de 3 provinces, se fait suivre dans son gouvernement de toute sa cour d'aveugles. Ses courtisans le secondèrent si habilement dans sa tâche que le gouvernement de ces provinces resta pendant plusieurs siècles aux mains des aveugles.
Le développement du massage par les aveugles fut encouragé par le gouvernement et par une société d'assistance. On s'est avisé d'utiliser la finesse de leur toucher et leur discrétion forcée qui leur permettaient de masser les femmes. La profession de masseur devint comme une sorte de monopole de fait de l'aveugle, au point que dans le pays, on dit communément un "amma", c'est à dire masseur, pour désigner un aveugle. On rencontrait dans les rues des aveugles tenant dans la main droite un bâton de montagne et de la gauche un bout de roseau taillé en sifflet dont ils tiraient un son plaintif et prolongé. Ainsi signalaient-ils leur passage aux familles bourgeoises où pouvaient se trouver quelques sujets à masser. [3]

Masseur aveugle au JaponIl faut attendre la dynastie MEIJI (1868) pour que l'An-Ma, privilégiant cette fois-ci la "pression", fasse à nouveau son apparition dans un contexte plus médical avec la création d'un diplôme d’Etat pour l'exercer.

Le nom Shi-Atsu (« pression des doigts ») apparaît au début du XXème siècle et a été à l’origine inventé par TOKUJIRO NAMIKOSHI (1905-2000) comme un système particulier d'approches corporelles combinant quelques unes des techniques simples du Amma et une structure théorique basée sur ce qu'on appelait la médecine occidentale. Ses disciples, qui ne possèdaient pas le Diplôme d'Etat de Amma, étaient contrôlés par les autorités locales qui permettaient ou restreignaient leurs pratiques commerciales quoique vues d'un oeil favorable. Son fils TORU NAMIKOSHI a ouvert une école de Shiatsu qui a obtenu la licence officielle du ministère de la Santé au Japon en 1957 après que le Shiatsu soit officiellement reconnu, en 1955, comme une partie du massage Amma. C'est seulement en 1964 que le Shiatsu est alors reconnu par le Ministère japonais de la Santé comme une discipline à part entière indépendante du Amma.

Le Shiatsu devenu populaire, le nom Amma est dès lors au Japon pratiquement réservé aux techniques spécifiques de maîtres ou de thérapeutes ainsi qu’à certains types de modelages en institut de beauté.

En 1970, le Shiatsu fit son apparition en France grâce à des Maîtres comme Y. KAWADA ou T. KAGOTANI et quelques autres sans oublier des stages ponctuels animés par des personnalités prestigieuses comme S. MASUNAGA et W. OHASHI.

Le Shiatsu est une des 8 approches alternatives désignées, dans la résolution A4-0075/97 du Parlement Européen votée le 29 mai 1997, en tant que « médecine non conventionnelle digne d’intérêt ».

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En Inde et au Moyen-Orient : le massage hygiénique

Ayurveda

 

Au XVIIIème siècle avant J.C., en Inde, l'Agar Veda perpétué par le médecin SURSUTA au Vème siècle, contient des massages hygiéniques.

A noter que le massage sous forme d'oléation (l'abhyanga) est donné au corps préalablement aux thérapies ayurvédiques de l'Atharva Véda, mais ne constitue pas une thérapie en soi, au contraire de ce qui est perçu actuellement en Occident. Il est destiné à pousser les toxines vers le système digestif et donc à l'élimination. CHARAKA, le père de l'Ayurvéda déclare que le massage est akarma (a : privatif, karma : thérapeutique) et n'a pas d'action thérapeutique (sous entendu suffisante). Aucune formation d'État en massothérapie clinique, aucun diplôme d’État de massothérapeute ayurvédique n’est délivré par les Universités ayurvédiques d’État, en Inde.Egypte

 

Les égyptiens se traitaient déjà par la réflexologie plantaire, comme peut l'en attester une fresque murale de la tombe d'un médecin à Saqqarah, datant de 2330 avant J.C..

Chez les Arabes, AVICENNE (980 - 1035 après J.C.), philosophe influent, médecin et scientifique persan, traducteur des oeuvres d'HIPPOCRATE et de GALIEN, admirateur d'ARISTOTE, est l'auteur d'une oeuvre majeure qui servira de base à l'enseignement de la médecine en Europe jusqu'au XVIIème siècle : le AvicenneKitab Al Qanûn fi Al-Tibb (Le Canon de la Médecine). Les croisés, d'ailleurs, ne s'y trompèrent pas : du XIIème au XVIIème siècle, le Canon de la Médecine, qu'il ramenèrent du Moyen-Orient, servit de fondement à la médecine pour les praticiens et à l'enseignement de celle-ci. Tour à tour traduit en latin et en hébreu, imprimé au XVIème siècle, le Canon n'est contesté que tard, à la Renaissance : LEONARD DE VINCI en rejette l'anatomie et PARACELSE le brûle. Mais au delà, c'est le réveil de la science européenne qui sonne son obsolescence (par exemple la description de la circulation sanguine par HARVEY en 1628). Jusqu’en 1909 un cours de la médecine d'AVICENNE fut donné à Bruxelles.

Mais avant tout, AVICENNE s'intéresse aux moyens de conserver la santé. Il recommande la pratique régulière du sport ouLe massage dans le Canon de la Médecine l'hydrothérapie en médecine préventive et curative. Il insiste sur l'importance des relations humaines dans la conservation d'une bonne santé mentale et somatique.

Il indiquait déjà que l'objet du massage est de « disperser les matières usées trouvées dans les muscles et non éliminées par l'exercice ».

La médecine d'AVICENNE, s'il est possible de la résumer, peut l'être par la phrase d'introduction de Urdjuza Fi-Tib' (Poème de Médecine) : « la médecine est l'art de conserver la santé et éventuellement, de guérir la maladie survenue dans le corps ».

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Dans la Grèce antique : le soin des athlètes et des gymnastes

 

AsklepiosEn Occident, la pratique du massage date de l’époque gréco-romaine, période pendant laquelle médecine et religion étaient intimement liés.

Le Dieu de la Médecine se nommait ASCLEPIOS chez les Grecs et ESCULAPE chez les Romains, mais peut-être était-il un homme grec qui a réellement vécu vers 1200 avant J.C.. Selon la mythologie, il est le fils d'une union adultère entre ISCHYS et CORONIS, épouse d'APOLLON, puis il est adopté par ce dernier qui le porte chez le Centaure CHIRON où il sera éduqué dans l'art de la guérison.

Marié à la nymphe EPIONE (« celle qui soulage les maux »), il aura d'elle 6 filles : HYGIEIA (« la santé », à l'origine du mot hygiène), PANACEA (littéralement « remède universel », traduisible par « la secourable »), IASO (« la guérison »), MEDITRINE, ACESO et AEGLE, et 3 garçons : MACHAON et PODALIRE qui furent, d'après l'Illiade d'HOMERE, soldats, médecins et chirurgiens lors de la Guerre de Troie (soignant notamment MENELAS et PHILOCTETE) et enfin TELESPHORE (associé à la convalescence).

Le talent d'ASCLEPIOS dans l'art de la guérison atteint un tel niveau qu'il tente de ressusciter les morts. Pour le punir de cet orgueil et devant l'insistance de son frère HADES, dieu des enfers, qui craint de ne plus recevoir d'âmes, ZEUS le foudroie. Son fils APOLLON, fou de colère, massacre alors les Cyclopes. Se rendant compte par la suite du bien qu'ASCLEPIOS avait apporté aux hommes, ZEUS fait de lui un dieu et le place parmi les étoiles sous la forme de la constellation du Serpentaire (ou Ophiuchus), car il y est représenté avec le serpent à l'origine de sa vocation de thérapeute.

EsculapeDès l'âge classique, ASCLEPIOS est vénéré comme un dieu. Ses deux principaux centres de culte sont Trikka en Thessalie et Epidaure en Argolide, où son culte éclipse celui d'APOLLON. Dans son sanctuaire d'Épidaure, il pratique une médecine par les songes : "l'incubation". Les patients, dûment purifiés, doivent passer la nuit dans le temple ; pendant leur sommeil, le dieu leur dicte l'ordonnance nécessaire ou guérit directement l'organe malade en le touchant. Les guérisons miraculeuses donnent lieu à des ex-votos (inscriptions en guise de remerciements). Certaines des « ordonnances » dictées par le dieu ont été conservées et permettent de mieux comprendre les guérisons attestées par les ex-voto. D'abord, il faut souligner que le rituel mêle savamment suggestion et mise en scène. Ensuite, le dieu ordonne généralement des remèdes simples (cataplasmes, tisanes) et prodigue des conseils d'hygiène de vie : nécessité de faire de l'exercice (sport et promenade), régulation du régime alimentaire. Enfin, le volet religieux à proprement parler est généralement assorti d'une véritable cure thermale, comprenant bains et frictions.

Déjà au VIIIème siècle avant J.C., HOMERE évoquait l'huile comme adjuvant au massage.

HERODICOS de Sélymbria (VIème-Vème siècle avant J.C.), mentionné à plusieurs reprises par PLATON (République, III, 406 a–b ou encore Protagoras, 316 e), maître d'HIPPOCRATE, institue la gymnastique médicale et enseignait des techniques de massage, mais ce n'est que plus tard que son élève en donnera une base scientifique.

Hippocrate (à droite) et Democrite (à gauche) - LastmanHIPPOCRATE le Grand, né dans l'île de Cos vers 460 avant J.C. et mort à Larissa vers 377 avant J.C., était un médecin grec et reste toujours considéré comme le « père de la médecine ». Il fait partie des Asclépiades, famille de prêtres-médecins vénérant ASCLEPIOS. L'enseignement qui ressort de ses traités de médecine (le Corpus hippocratique et ses Aphorismes) apporte trois innovations qui marqueront durablement la médecine occidentale : l'élimination de toute considération religieuse dans le traitement, le raisonnement théorique des examens et des observations empiriques (le plus connu a donné naissance à la théorie des 4 humeurs : bile jaune, bile noire ou atrabile, phlegme ou lymphe et sang) et enfin la création d'une véritable déontologie médicale représentée par le célèbre Serment d'Hippocrate dont une version modifiée est encore prononcée de nos jours par les médecins à la fin de leurs études. Le premier aphorisme (« La vie est courte, la médecine est vaste, l'expérience trompeuse et l'occasion fugitive ») et la devise d'HIPPOCRATE (« Avant tout, ne pas nuire ») restent considérés comme la base de l'art médical.

Discobole, pédiotribe et athlètesHIPPOCRATE utilisait des frictions (« anatripsis ») pour traiter les traumatismes orthopédiques, affirmant que « le frottement peut resserrer une articulation trop lâche et détendre une articulation trop rétractée ». Les Grecs, intéressés par la beauté et l'éducation physique pratiquèrent le massage à tous les niveaux de la société, du patricien à l'esclave, dans des buts divers, notamment : la détente après les bains, l'assouplissement des tissus, l'accélération d'une convalescence en préparation et après les épreuves de force des lutteurs pour régénérer le corps ou soulager les douleurs après les jeux des gladiateurs. Dans les gymnases et dans les palestres, il était de tradition de faire suivre un bain d'une bonne friction avec des huiles. Ainsi, les pédotribes, responsables de l'enseignement sportif au sein du gymnase, apprenant sur le tas le plus souvent, étaient à la fois diététiciens, masseurs et kinésithérapeutes : ils devaient prendre en charge les entorses, luxations et tendinites et autres traumatismes courants dans la pratique sportive. Pour l'anecdote, on peut noter que médecins et pédotribes s'opposaient déjà, les premiers considérant la gymnastique comme arme de la médecine au contraire de PLATON qui ne voit que son rôle préventif. ERASISTRATE (vers 310 - vers 250 avant J.C.), médecin expérimental et grand anatomiste grec, condamne l'incompétence des pédotribes et veut les soumettre au contrôle des médecins.

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Dans l'Empire Romain : plaisir des sens et décadence

 

Soins du corps chez les romainsLes romains se sont largement inspiré du savoir médical grec, la plupart des médecins étaient d'ailleurs d'origine grecque, ou esclaves ou simples artisans. L'importance sociale du médecin, par son pouvoir de vie et de mort sur les malades, a très tôt été reconnue non sans susciter des résistances, incarnées par CATON L'ANCIEN qui défendait les mœurs austères de la Rome antique contre la décadence apportée par les médecins grecs. La formation médicale ne comprenait pas de diplôme, l'homme pouvait apprendre seul, avec un maître ou dans un Aesculapium. Il avait d'abord le statut d'apprenti (discens), et lorsqu'il devenait suffisamment réputé, on lui accordait le terme de medicus. Bien qu'ils aient beaucoup écris, peu de leurs oeuvres nous sont parvenues.

PLINE, le célèbre naturaliste romain, était régulièrement massé pour son asthme et JULES CESAR, qui souffrait d'épilepsie, se faisait quotidiennement pincer afin de soulager ses névralgies et ses migraines.

AULUS CORNELIUS CELSIUS (5 avant J.C. - 50 après J.C.), comme GALIEN et les médecins romains, décrit et utilise les thérapies manuelles.

GalienCLAUDE GALIEN, né à Pergame (dans l'actuelle Turquie) en 131 et mort en 201 après J.C., suit des études de médecine à Smyrne, Corinthe et Alexandrie où se trouve la plus importante école de médecine du moment. A 29 ans, il exerce pendant quatre ou cinq ans auprès de gladiateurs et acquiert une expérience pratique des traumatismes et des connaissances approfondies en anatomie, discipline qu'il considère être la base du savoir médical. Après un bref séjour à Rome, il acquiert une telle renommée qu'il est appelé en 169 après J.C. par l'Empereur MARC-AURELE et LUCIUS VERUS comme chirurgien des armées. Il devient ensuite médecin personnel de COMMODE et jouit de la faveur impériale jusqu'à sa mort. En matière médicale, GALIEN s'est beaucoup inspiré d'HIPPOCRATE (dont il complète la théorie humorale) mais aussi d'ARISTOTE. Il étudia longuement l'anatomie, la physiologie, l'hygiène et la pharmacologie (on parle encore de forme « galénique »). Considéré d'ailleurs comme le «père de la pharmacie », il est notamment l'auteur du célèbre Serment de Galien (IIème siècle après J.C.) qui édicte les devoirs professionnels du pharmacien. Ce serment est aujourd'hui encore prêté par les docteurs en pharmacie à la fin de leurs études.

 

Chez les Romains, le massage n'avait pas de véritable connotation scientifique. On le pratiquait plutôt dans les thermes, lieux publics constitués de jardins, stades, promenades, salles de repos, gymnases et ateliers de massage. Mais bientôt, mal fréquentés, ces endroits se transformèrent en lieux de débauche. Ceci contribua à bâtir une très mauvaise renommée à tout ce qui touchait la pratique des soins corporels qui furent bientôt associés à des moeurs douteuses, au point que l'Empereur romain chrétien CONSTANTIN Ier (272-337) ferme les thermes et les gymnases qu'il considérait comme des lieux de vice. Mais l'influence de GALIEN persistera jusqu'au XVIIIème siècle, en France et en Italie.

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Sources bibliographiques :

  1. « Massages pour le sport et le bien-être », PLOUVENEZ Jean-Louis, Ed. Amphora, 2004.
  2. « Massages », DUFOUR Michel, Encyclopédie Médico-Chirurgicale (Elsevier), 1996.
  3. « Emergence de la Kinésithérapie en France à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle », MONET Jacques, Thèse de Doctorat en Sociologie, Université de Paris I - Panthéon Sorbonne, 2003.
  4. « Le Massage », LIDELL Lucinda, Ed. Laffont, 1985.
  5. « La Kinésithérapie », Encyclopédie Hachette Multimédia, Ed. Hachette Livre, 1998.
  6. «La profession des masseurs kinésithérapeutes de la nuit des temps à nos jours », COMON J.L., Cahiers de Kinésithérapie, 1996.

Sources internet :

  1. Wikipedia : www.wikipedia.org.
  2. « Techniques : le massage classique », Fédération Suisse des Masseurs : www.fsm.ch.
  3. « Massothérapie : les massages », Relaxsens : www.relaxsens.com.
  4. « History of Massage », Relaxing Moments : www.massagemoments.com.
  5. « Historique du Shiatsu », Fédération Française de Shiatsu Traditionnel : www.ffst.fr.
  6. « Massothérapie », « Tui-Na », « Shiatsu », PasseportSanté : www.passeportsante.net.

 

 

© 2007 Florent DELES