Le Massage aujourd'hui dans le Monde

(source : Passeport Santé - www.passeportsante.net)

 

L'exercice

Le statut du massage est bien différent si l'on compare la France et le reste du Monde. Dans la plupart des pays de la planète, une distinction est faîte entre 2 professions : celle de "massothérapeute" d'une part et celle de "physiothérapeute" d'autre part. La première regroupe les professionnels du massage sous toutes ses formes, avec souvent un allongement de la formation initiale pour l'autorisation d'un exercice thérapeutique. La deuxième, celle de "physiothérapeute" ou "physical therapist", correspond à l'item "Kinésithérapeute", c'est à dire le soin par le mouvement, bref, la rééducation fonctionnelle.

L'histoire du massage et de la masso-kinésithérapie nous a permit de comprendre cette divergence d'évolution du métier à travers le Monde. En effet, si en France la main-mise médicale a marginalisé le massage en le cantonant parmi les techniques de thérapie manuelle, il n'en fut pas de même dans d'autres pays occidentaux. Un corporatisme médical moins oppressant a permis d'y voir se développer le massage de bien-être et les professionnels le pratiquant se sont structurés au fil des décennies, constituant au final une profession aux compétences officiellement reconnues. Alors qu'en France, rééducation fonctionnelle et massothérapie sont du domaine des masseurs-kinésithérapeutes, laissant l'exercice du massage de bien-être au centre d'une foire d'empoigne législative, les pays anglo-saxons ont admis l'existence de professionnels du massage quelqu'en soit sa finalité, thérapeutique ou bien-être. Et parallèlement, la profession de physiothérapeute oeuvre pour la rééducation fonctionnelle.

Chez les peuples asiatiques, l'approche du massage est complètement différente, comme peut d'autant plus l'être leur conception du fonctionnement du corps humain. Cet abord traditionnel est essentiellement énergétique et les techniques de massage se basent sur ces principes et théories empiriques. Là où l'occidental massera pour éliminer les toxines musculaires ou réduire un oedème inflammatoire, l'oriental pressera des points précis sur des méridiens afin de favoriser la circulation énergétique et rétablir l'harmonie entre le Ying et le Yang.
Mais ce qui distingue vraiment l'approche asiatique de celle occidentale, c'est qu'il n'existe pas en Orient cette dichotomie, caractéristique en Occident et même paroxystique en France, entre massage thérapeutique et massage de bien-être. La philosophie hollistique asiatique considère que le massage pratiqué sur une personne saine reste un massage thérapeutique mais à visée préventive. Ainsi, la formation officielle des professionnels du massage énergétique est réservée à des étudiants en médecine traditionnelle asiatique. Elle ne sépare pas une activité thérapeutique d'une activité de bien-être et associe pratique préventive et curative.

Aux États-Unis, la reconnaissance de la profession remonte à 1943, au moment où une promotion du College of Swedish Massage à Chicago décident de former une association qui s’appelle aujourd’hui l’American Massage Therapy Association (A.M.T.A.). Actuellement, la massothérapie est réglementée dans 19 États américains (où l'on compte près de 50 000 massothérapeutes). Au Canada, trois provinces canadiennes (l’Ontario, la Colombie-Britannique et Terre-Neuve-et-Labrador) reconnaissent la massothérapie et l'on estime qu’il y a plus de 10 000 massothérapeutes dans le pays . Au Québec les praticiens sont regroupés dans plus de dix associations diverses. En Allemagne, la pratique est couverte par le régime d’assurance maladie et, en Chine, elle est complètement intégrée au système de soins de santé si bien que l’on trouve un service de massothérapie occupant deux étages de l’un des hôpitaux de Shanghai.

 

Les études

Au Canada, c’est le modèle de formation adopté en Ontario qui fait autorité dans la majorité des provinces, à l’exception de la Colombie-Britannique et du Québec. Le programme, menant au diplôme de massothérapeute, comporte donc 2 200 heures de formation, tandis qu’en Colombie-Britannique, où il fut rattaché à la physiothérapie, il est de 3 000 heures.

Au Québec, le programme habituel est de 1 000 heures et est structuré en deux niveaux. Le premier niveau, menant au diplôme de praticien en massothérapie, exige environ 435 heures de formation divisées comme suit : 30 % consacré à l'apprentissage d’une technique de massage, 20 % à l'anatomie et à la physiologie, 25 % à la relation d'aide et à la déontologie, et 20 % à des stages supervisés. Le deuxième niveau, menant au diplôme de massothérapeute, est de 565 heures et permet d’apprendre une deuxième technique de massage et de se spécialiser dans une approche biomécanique (kinésithérapie), psychocorporelle (néo-reichien, californien ou Esalen) ou énergétique (shiatsu ou polarité).
L’Université du Québec à Trois-Rivières offre également un programme de formation de trois ans, à temps plein. Le cours mène à un baccalauréat ès sciences avec majeure en kinésiologie et mineure en massokinésiothérapie.

Aux États-Unis, l’AMTA, la plus importante association professionnelle, a approuvé 58 programmes exigeant un minimum de 500 heures de formation, mais certains états en exigent davantage. En fait, il existe une controverse entre ceux qui souhaitent que le massage s’intègre aux soins de santé, ce qui implique d’augmenter la durée de la formation à 3 000 heures, et ceux qui souhaitent appliquer le massage uniquement à des soins personnels et qui craignent que le public ne consulte que les thérapeutes ayant reçu une formation élaborée.

En France, la formation en masso-kinésithérapie passait en 1982 de deux à trois ans. Depuis, dans pratiquement tous les pays européens, elle est échelonnée sur quatre ans. Il est même possible de suivre un cursus universitaire allant jusqu’à la maîtrise et au doctorat, comme c’est le cas en Belgique. L’inégalité, d’un bout à l’autre de l’Europe, des normes s’appliquant à la formation et à la pratique de la masso-kinésithérapie soulève l’indignation des kinésithérapeutes, notamment en Suisse, qui doivent suivre quatre années d’études et ensuite travailler deux ans sous la responsabilité d’un confrère ou d’une institution agréée avant de pouvoir voler de leurs propres ailes. La World Confederation for Physical Therapy, un organisme international regroupant 82 associations professionnelles spécialisées en thérapies corporelles, tente de trouver une solution afin de normaliser les études et la pratique de la kinésithérapie à l’échelle internationale.

 

Vous trouverez ci-dessous des informations complémentaires sur la réglementation du massage dans divers pays du monde :

 

© 2008 Florent DELES